Bonjour et Aurevoir [Sachiro]

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Un réveil qui a le malheur de sonner ? Non même pas, Ah bah si. Il lui fallut un bon dix minutes avant qu’il n'arrive à l'éteindre d'un geste hargneux. D'accord y'avais cours mais ce n’était pas une raison pour le réveiller. Soupirant, il remonta alors la couette avant d'essayer de retourner dans les bras de Morphée. C'est ainsi que Shuro, sans aucune motivation aucune laissa là en plan le portable et les cours à venir pour bien longtemps se rendormir et pour bien longtemps. D'ailleurs le soleil était plus que haut dans le ciel, avant que sa majesté ne se décide à ouvrir ses yeux une nouvelle fois. Soupirant il passa sa main à travers ses fins cheveux sombres parsemés de mèches blondes et essaya de replacer ses mèches autour de son visage à sa place habituelle. Merde je deviens fou. Qu'est-ce que je fous là. Ah oui, j'ai envoyé paître le portable et ... Oh ce n’est pas vrai. D'un geste l'androgyne renversa toute les couvertures et observa la pièce. Ses fringues au sol, la pièce dans un bazar pas possible, ce n’est pas vrai alors il s'était vraiment rendormi ? Le jeune homme se releva alors en boxer, au moins il ne perdait pas toute sa dignité pour dormir à poil. C’était désert, la maison était déserte, y'avait aucun bruit en bas.

Après un bon moment de réflexion debout dans la chambre en foutoir, il se décida enfin à oser regarder l'heure. Deux heures de l'après midi. Ca allait encore. Bon d'accord c'était sans doute un peu tard. Mais juste un peu. Soupirant il alla jusqu'à la salle de bain avant de prendre une bonne douche d'où il en sortit une bonne demi-heure plus tard. Aussi beau au naturel, il ramassa alors ses fringues au sol. La chemise était foutue. Tant pis. Passant son pantalon en cuir, il se regarda dans le miroir. Tant de souvenir devant ce reflet. Personne trop maigre, trop pâle, de malade, et toujours aussi foutu. Une bonne dizaine de minutes devant le miroir, ses yeux se maquillèrent de noir, du crayon noir trop appuyé, du far à paupière trop sombre. Il prit alors comme haut un long manteau rouge, avec le bout des manches en fausse fourrure, de même que le col, et autour des pans. Ne fermant pas son manteau sur le petit haut sans manche blanc, lui arrivant au dessus du nombril, il s'observa dans le miroir. Ne le croyez pas du genre à mettre quelque chose de banale. Si ? Un dernier coup de peine et ses cheveux se placèrent enfin. Merveilleux.

Dehors il pleut. Tant pis. Il n’a pas froid, même avec son manteau ouvert laissant voir sa maigreur. Il parcourut sans mal les quelques rues qui le séparait du bahut, avant de pousser les portes. Deux trois élèves dans un coin, mais vraiment personne. C'était la première fois qu'il mettait les pieds, et c'était ... Ridicule. Des murmures se firent entendre, et le mot nouveau sonna à son oreille. Le nouveau qu'elle façon assez sordide d'appeler Shuro. Franchement ça manque cruellement de classe. Mais on ne pas attendre grand chose de pimbêches n'est-ce pas. Surtout qu'il ne devait pas en avoir une qui ait assez d'intelligence pour rivaliser avec sa majesté ou pour être capable de tenir un discours assez cohérent. Soupirant, il se dirigea d'un pas nonchalant vers les couloirs. Il fallait qu'il aille voir dans la salle des professeurs, mais ce fut un professeur qui lui tomba dessus le regardant de haut en bas.

« Vous êtes ?
- Ayanokoji Shuro. répondit alors le jeune homme avec flegme. Il ne manquait plus que ça. Tomber sur un professeur.
- On vous attend depuis un bon deux semaines. Enfin, venait à la fin des cours dans la salle des Professeurs, je verrais ce que je pourrais faire pour vous. Et pensez à vous habiller convenablement.
- C'est ça ... » murmura alors le «Nouveau» avant de se décaler pour laisser passer le professeur continuant sur sa lancée.

Le salon. Il souriait encore du regard du prof, il souriait encore de son attitude, du reproche dans la voix de celui-ci. Il osait tout, plus aucune once de pudeur et d'impudence, rien, chassez le naturel et il revient au galop. Le naturel chez notre douce majesté, c'est d'oser. C'est de tout faire à sa façon s'en se soucier du reste. Un sourire éclaira alors les lèvres du jeune homme, tandis qu'il appuyait sa tête contre le mur pour profiter un instant du silence et du bruit de la pluie. Le salon. Un endroit vide. Et angoissant. J'ai comme un souffle au cœur. J'en ai presque du mal à respirer. Mais c'est trop tard. Machinalement, la main de Shu se plaça devant sa bouche, tandis qu'il étouffe une quinte de toux, toujours aussi violente. Manquait plus que quelqu'un débarque et ça serait le comble. Se laissant choir dans l'un des fauteuils, il essayait en vain d'arrêter cette toux. Pas le courage de se préparer un rail de coke, et puis il aurait tout renversé dans cet état. Il fallait juste qu'il se calme, et tout irait bien. Il fallait juste que personne n'entre pour l'instant pour le laisser en paix ... Mais la plupart du temps, quand on désire quelque chose, on ne l'obtient pas.

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Ce n'était vraiment pas le moment... Pas le moment, ni le jour d'emmerder Sachiro. En plus d'être de très mauvaise humeur, il était d'une humeur perfectionniste, et rien ne lui plaisait. L'esprit critique un ne peu plus aiguisé.Il était désagréable et agressif avec tout le monde. Ouais. Sachiro était con. Paraît qu'il l'a toujours était. Après tout, plaire à tous le monde, c'est plaire à n'importe qui. En soit Sachiro était très solitaire. En cours ... C'était presque l'élève modèle. Sauf quand il pétait un cable, et qu'il se fessait virer de cours, et mis en retenue, pour insolence, et voir plus. Comme aujourd'hui. Comme le cours de ce matin, et celui d'après, et encore celui d'ensuite. Whaou. Sachiro n'était pas vraiment apprécié, car personne n'arrivait à cerner sa personnalité. Il avait l'air calme, et posé, et niveau vestimentaire il restait plutôt classe, ou se trimbalait en jeans et rangers. En soit, pas très remarquable. Mais son but n'était pas réellement de se faire remarquer. Non, il se foutait du regard des autres.
Il venait de se faire engueler par un professeur, et plus que frusté, il chercha un endroit pour s'abriter. Quelque part, où il n'y aurait personne à cette heure. Il sentait une nouvelle crise arriver, et il ne voulait être avec personne. Ca pourrait être dangereux, mais parfois c'est mieux de crever, que de se faire poignarder dans le dos. Pourquoi ma joueuse parle de cela ? allez savoir, ce sont ses problèmes pas les miens. Il ne pouvait pas faire un pas de plus, et s'engouffra dans les toilettes pour hommes, et s'enferma dans une cabine pour douche. [Genre x'3] Il se laissa glisser contre le mur frais, et s'assit par terre. Il redressa la tête, ouvrant la bouche. Il commença à trembler, et pris rapidement, et avec du mal le sac en papier au fond de son sac. Il n'arrivait plus à respirer. Une douleur atroce lui prenait la cage thoracique. Cette sensation si désagréable et horrible, de pouvoir croire qu'on allait crever. Là, maintenant, tout de suite. Ses mains étaient crispées sur ce sac marron, qui plaqua contre ses lèvres. Les larmes aux yeux de douleur, il commença à expirer, puis inspiré. Ainsi de suite, encore et encore, gémissant de douleur.

[…]

Tout était fini, Sachiro était calme. Plus calme tu meurs. Il était presque aussi shooté que si il venait de se faire plaisir avec une substance illicite. Il attrapa un livre au hazard, et tomba sur une pièce de théâtre, qu’il commença à lire à haute voix :

« N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son roi, Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Oeuvre de tant de jours en un jour effacée ! Nouvelle dignité fatale à mon bonheur ! Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! Faut-il de votre éclat voir triompher Le Comte, Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ; Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ; Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense, M'as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le derniers des humains, Passe, pour me venger, en de meilleurs mains. »

Il se leva, rangea ses affaires, et s’engouffra quelques minutes après dans le salon, soupirant. Mais sa joie s’envola bien vite, lorsque la toux d’une personne vint lui titiller les oreilles.

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Des bras autour de son corps, un souffle chaud contre sa main, et des gouttelettes de sang tandis que sa toux est de plus en plus violente. Une habitude, un spectacle répétitif. Lassant, angoissant mais répétitif. A cause de quoi ? D'une émotion non maîtrisée, d'un endroit, étouffant, sans air. Une minute, puis deux, c'est l'enfer. Ne plus respirer, se croire mourir. Vouloir mourir pour faire cesser la douleur. Et doucement sa majesté se calma, sa toux devint moins violente, mais il eut encore du mal à respirer. Un soupir entre les lèvres, qui garde pour ne pas s'étouffer encore, il semble si innocent, est-ce vraiment ce nouveau arrivé en cours d'année qui fera l'objet des rumeurs ? Est-ce vraiment ce garçon qui se fout de tout, au point de ne pas venir depuis plus de deux semaines ? On se le demande en le voyant comme ça, si fragile, si cassable. Mais malheureusement sa sérénité allait être mis à l'épreuve et dérangée, car la porte grinça ou plutôt avait grincée pendant qu'il s'étouffait, signe que quelqu'un entrait. A savoir ce qu'il se passerait c'était un autre détail.

Il aurait voulu dire quelque chose dès le moment où l'inconnu était entré, mais tournant le dos à la porte, s'étouffant, crachant son sang, il n'avait rien. Parce que s’il dit quelque chose, déjà il aura de mal, et il risque de se blesser à nouveau, de s'étouffer. Ca fait mal. J'ai mal au cœur, j'ai du mal à respirer. J'ai le mal de vivre. Cercle Vicieux. Je t'aime, je ne t'aime pas, tu m'aimes, tu ne m'aimes pas. Qu'en savons-nous pour l'instant, tu viens juste de pénétrer dans ce salon désert. Pourquoi n'es-tu donc pas en cours ? Les roses ont des parfums uniques. Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants ... Son parfum à lui ce n'est pas le souffre parce qu'il n'est pas le diable. Ce n'est pas non plus quelque chose de paradisiaque ou d'angélique, par ce qu'il n'est pas un ange non plus. Nous aurons des lits plein d’odeurs légères, dans une chambre au parfum étrange, un parfum doux et euphorique, le reconnaissez-vous ? Mais n'est-ce pas la folie ce doux parfum ? Sans doute. Ou alors serait-ce la drogue ? Un peu des deux sans doute.

Enfant, après quelques instants à respirer, haletant, Shuro tourna son regard vers l'inconnu. Coupe de cheveux excentrique, regard expressif, et rien d'autre. Elève d'ici, dernière année sans doute comme lui. Une page d'un catalogue, pas besoin d'ajouter les hobbies, on s'en fout. C'est méchant mais c'est réel. A ce moment là, il aurait voulu ne pas avoir oublié sa basse. Pouvoir jouer un morceau pour se calmer intérieurement. Mais il avait oublié et devrait s'en passer. Le regard de Shuro passa de la surprise, à la curiosité pour finir par un regard froid et méchant. Tu es tombé au mauvais moment, au mauvais endroit Darling, désolé. Shu, tu ne vas pas oser ? Et pourquoi pas. Se ressaisissant il ne tarda pas à afficher un mauvais sourire et sa voix claqua dans le silence pesant de la salle, tandis qu'il se relevait, titubant presque pour ouvrir en grand l'une des fenêtres de la pièce. Inspirer un bon coup et reprendre son souffle. Qu'il s'en aille espérait-il, qu'il se barre, qu'on le laisse. Etait-ce trop demandé ? Oui sans doute un peu trop comme toujours.

- Casse-toi !! Ca avait résonné dans la pièce, comme dans une pièce en sourdine. Cette voix sombre et basse qui lui appartenait, cette voix méchante et froide, cette façon d'être. Détruire les gens qui le voyaient faible. C'était injuste mais c'était ainsi, si seulement cela pouvait suffire à ce que l'autre oublie ...

» {Sachiro Ogawa _________ Stupid Boy]